LE CYCLE DE LA VIE


Le jour éclaire ta souffrance et ta peine
les ténèbres couvrent tes pleurs
l'ombre cache tes larmes
mais le jour est toujours là
mettant à vif le désespoir
protégé du grillage, eux
ils étaient attablés sur la terrasse
fissurés de fentes violines d'où s'échappaient l'odeur putride de la mort
ils étaient attablés en haut sur la terrasse
ils mangeaient les restes des cadavres
c'était mon frère, ma soeur, oncles et grand-parents, ils étaient tous là,
d'autres frères et cousines, aussi des amis qui m'étaient inconnus,
ils n'étaient pas de ce temps.

Cette nuit là
je suis mort à jamais
mort à jamais
mon coeur a cessé de battre
laissant mon sang et la poussière
noircir dans mes veines
le miroir rendait le reflet de la bougie
comme mes yeux vides
dont la seule lueur est celle de la flamme figée
immobile et longue
dont la mince fumée noire monte, monte, monte...
comme mon âme
au paradis des enfants perdus

 

Alan Woxx © 1989